Neuvaine
de l’Assomption de la Vierge Marie
6 au 14
août
* 1er jour : La fidélité
Le chemin d’espérance de Marie s’ouvre avec
l’Annonciation. C’est un récit simple mais elle divise l’histoire. Ici se vit
la fidélité de Dieu, celle de Jésus, celle de Marie. Une fidélité qui
s’explique dans les trois paroles de l’Ange à Marie : “Réjouis-toi, N’aie pas
peur’ ; A Dieu, rien n’est impossible”.
La fidélité est l’attitude centrale de cette première
étape du chemin d’espérance de Marie. En réalité c’est l’attitude première et
essentielle de toute la vie se Notre-Dame. Tout commence, en Marie, au moment
où Elle dit “oui” au Seigneur, c’est un oui radical et définitif mais dans
obscurité lumineuse de la foi. Marie, Elle aussi, a accompli dans la foi son
pèlerinage. Cela fait que le “oui” de Marie se rapproche davantage des
exigences et des limites des nôtres. Il a suffit à Marie de s’appuyer sur une
triple sécurité : Dieu L’aimait d’un amour de prédilection, Dieu lui demandait
ce consentement, à Dieu, rien n’est impossible. La fidélité de Marie est faite
de pauvreté, de confiance et de disponibilité.
Demandons à Marie la grâce d’appuyer constamment notre
fidélité sur la fidélité de Dieu.
– Oraison
Seigneur notre Dieu, nous te rendons grâce pour le
mystère de l’Annonciation. Par le message de l’Ange, et l’entière confiance de
Marie, nos coeurs ont été éclairés. Que Ton salut soit annonce à tout homme, et
qu’il soit reçu avec foi et reconnaissance, par le Christ, notre Seigneur.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 2ème jour : La pauvreté
La pauvreté est une autre caractéristique de Notre-Dame
durant toute Sa vie, mais nous voulons la souligner dès le début de Son chemin.
Tout chemin parcouru suppose et exige la pauvreté :
impossible de cheminer si l’on apporte trop de choses ! Le chemin est toujours
un détachement de personnes et de choses.
La pauvreté de Marie se fait détachement progressif,
mystérieuse insécurité et obscur pressentiment. La pauvreté de Marie réalise
parfaitement l’idéal messianique d’un peuple “humble et modeste”, du “petit
reste” qui demeura fidèle et chercha refuge dans le nom du Seigneur.
C’est à Sa Mère surtout que Jésus pensait, quand il
proclama bienheureux “les pauvres en esprit”. Jésus ne fit rien d’autre que
décrire Marie, quand il prononça les Béatitudes. Grâce à cette radicale
pauvreté évangélique, Marie vit en toute simplicité, ouverte à la Parole de
Dieu et en joyeuse dépendance de Sa volonté.
– Oraison
Seigneur Dieu, Tu regardes les humbles et les pauvres
avec amour, et Tu leur donnes, comme à la Vierge Marie, de révéler la présence
de Ton Fils. Accorde-nous, par ton Esprit, de discerner en eux le sacrement de
Ta visite, par Jésus, notre Seigneur.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 3ème jour : La contemplation
La contemplation est une caractéristique essentielle et
permanente de Marie. A la naissance de Jésus, alors que les bergers parlent et
racontent tout ce qui leur a été dit sur “cet Enfant” , Marie, Elle, conserve
avec soin, tous ces souvenirs et les médite en Son Cœur.
Le Magnificat est un fruit évident de l’esprit
contemplatif de Marie. Quand nous voulons pénétrer dans l’âme priante de
Notre-Dame, nous méditons le Magnificat : c’est le chant de gratitude, de joie,
de louange de Marie “la pauvre”.
Parcourant l’histoire du Salut, Marie, en Sa
contemplation profonde, célèbre la fidélité de Dieu envers Israël, Son
serviteur, et les merveilles accomplies dans Sa petitesse de servante. En
Marie, la contemplation est œuvre de l’Esprit Saint qui a engendré en Elle la
Parole. De la profondeur sereine de cette contemplation, Marie perçoit
simultanément la présence de Dieu en Elle et les impératifs du service de Ses
frères. “ Marie partit et se rendit en hâte…”
– Oraison
Béni sois-tu, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ : en
Lui, Soleil levant et lumière victorieuse, Tu viens nous visiter. Accorde-nous
de reconnaître Ta venue et, avec la Vierge Marie, nous T’exalterons en ce jour
et dans les siècles des siècles.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 4ème jour : Le service
L’attitude de service de Marie apparaît, surtout, aux
noces de Cana. Marie, “la contemplative”, est la première à découvrir le
problème des jeunes époux et Elle s’engage à les servir : “ils n’ont plus de
vin”… “Faites ce qu’il vous dira”.
Ces paroles de Notre-Dame, nées de Sa foi profonde en Son
Fils et d’un amour délicat envers les jeunes époux, expriment le réalisme et la
fécondité de Sa contemplation. Il en est toujours ainsi quand la contemplation
est vraie, elle crée en nous de très grandes aptitudes à servir.
Seules les contemplatifs ont cette capacité spéciale de
découvrir immédiatement les problèmes des autres, la capacité inépuisable du don.
Le service de Marie, à travers le mystérieux détachement de toute Sa vie, va
jusqu’au don généreux de Son Fils pour l’évangélisation des hommes et des
femmes et comme offrande de réconciliation au Père.
– Oraison
Dieu d’amour, Tu as fait d’une humble femme de notre race
la Mère de Ton Fils. A la prière de la Vierge Marie, accorde-nous de
reconnaître le Christ en chacun de nos frères, et de vivre au service les uns
des autres jusqu’au jour où nous Te chanterons ensemble pour les siècles des
siècles.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 5ème jour : L’écoute de la Parole
L’écoute est une autre caractéristique propre à
Notre-Dame dans Son long chemin de silence au cours duquel Elle accompagne
l’oeuvre apostolique et missionnaire de Son Fils.
L’évangéliste Luc nous présente en deux circonstances
Marie “à l’écoute” attentive de la Parole de Dieu. En une occasion où Jésus
prêche à la foule qui Le suit, on Lui dit : “Ta mère et tes frères se tiennent
dehors et veulent te voir.” Lui leur répond : “Ma mère et mes frères, ce sont
ceux qui écoulent la Parole de Dieu et la mettent en pratique” (Lc 8, 19-21).
Jésus établit ici les liens de la véritable parenté de
Marie : Marie a pu nous donner Jésus selon la chair parce que d’abord Elle
L’avait accueilli en Son coeur plein de foi. Marie est “heureuse” parce qu’Elle
nous a donné Jésus, le Fils de Dieu fait homme. Mais cela fut possible parce
que “l’humble Servante du Seigneur” sut dire “oui” à la Parole reçue. Vivre à
l’écoute de la Parole de Dieu signifie avoir une grande capacité contemplative.
Et seuls les pauvres en esprit en sont capables.
– Oraison
A chaque instant, Seigneur Dieu, Tu attends la réponse de
notre foi. Accorde-nous de laisser fructifier la Parole qui as pris chair de la
Vierge Marie, Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 6ème jour : L’offrande
Nous contemplons Marie dans l’offrande de son Fils au
Père. C’est le moment providentiellement fort dans lequel Marie L’a senti le
plus Sien : Il est non seulement Son Fils mais Son Rédempteur.
“Près de la Croix se tenait Sa mère” (Jn 19, 25-27).
Marie comprend et vit le déchirement de l’offrande, mais aussi Sa mystérieuse
fécondité. Jamais Marie ne s’est sentie si seule : Son Fils meurt ; mais jamais
non plus Elle ne s’est sentie plus accompagnée et plus féconde ; l’Église naît.
“Voici ton Fils” (l’Église, l’humanité).
Le monde ne peut vivre sans le Christ. “Dieu a tant aimé
le monde qu’il lui a donné son Fils unique”. Le monde ne peut vivre maintenant
sans “l’Église qui est son Corps”. Tout est, évidement, fruit de l’amour du
Pète ; mais tout est aussi fruit de la générosité sereine et forte, douloureuse
et féconde de Marie, “l’offrande”.
– Oraison
Tu as voulu, Seigneur, que la Mère de Ton Fils, debout
près de la Croix, fût associée à Ses souffrances ; accorde à Ton Église de
s’unir, elle aussi, à la Passion du Christ, afin d’avoir part à Sa
résurrection. Par ton Fils, le Christ, notre Seigneur.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 7ème jour : La communion
Marie nous est présentée au Cénacle alors qu’Elle
préside, dans l’amour, à la prière pleine d’espérance des Apôtres et des
disciples. La présence de Marie est fondamentale pour la communion. Marie est
là, dans les débuts missionnaires de l’Église, comme Elle le fut dans les
débuts de l’activité évangélisatrice de Jésus.
Il nous est bon de penser que Marie, la Mère de Jésus,
appartient à cette communauté de disciples fidèles qui écoutent avec docilité
la parole des Apôtres et participent leur Eucharistie.
Dans notre chemin d’espérance avec Marie, cette attitude
de communion est fondamentale. Marie l’a vécue dans le silence, l’oraison et la
Croix. La communion exige le détachement et la mort ; elle exige la réconciliation
et la rencontre ; elle exige, surtout, une entière fidélité à la Parole de
Dieu. Tout le mystère de Marie est un mystère de communion – entre le ciel et
la terre, Dieu et l’homme, la contemplation et le service – parce que toute Sa
vie fut pure obéissance de foi à l’adorable volonté du Père. La fidélité de
Marie rend possible la communion. La communion, au fond, est un mode concret de
fidélité.
– Oraison
Béni sois-tu, Seigneur Dieu ! La Vierge, comblée de
grâce, a été pure disponibilité à Ta Parole. Par Son intercession, ouvre nos
vies à Celui qui veut naître en nous comme Il est né un jour en Elle, Marie, la
Mère de Ton Fils, le Christ notre Seigneur.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 8ème jour : La mission
L’Église qui se manifeste à la Pentecôte est
essentiellement missionnaire. Par la Force de l’Esprit, la première Église
croît et se construit fondamentalement par la Parole et l’Eucharistie ; mais
l’Église continue de naître quotidiennement dans le Coeur fidèle de Notre-Dame.
Elle naît dans le silence contemplatif de Marie, engendré lui-même par la
Parole à contempler.
La mission exige ardeur et transparence chez le témoin ;
fidélité et courage chez le prophète ; force sereine chez le martyr. A cause de
cela même, elle exige contemplation, cohérence intérieure, sérénité devant la
Croix.
Le silence contemplatif de Marie fait croître l’Église du
dedans ; Sa parfaite docilité à l’Esprit assure l’unité intérieure de l’Église
et l’efficacité de son expansion missionnaire.
– Oraison
Par Ton Esprit de liberté, Tu as transformé les Apôtres.
Par intercession de Marie, répands ce même Esprit sur Ton Église en prière :
devant le monde, qu’elle soit aujourd’hui le signe d’une liberté nouvelle, par
Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Prions : une dizaine de chapelet au intention de Marie.
* 9ème jour : L’Espérance
De toute évidence, le chemin de Marie, surtout à partir
de la Pentecôte, devient un chemin d’espérance. C’est un chemin qui se poursuit
essentiellement en compagnie du Ressuscité.
A partir de la Pentecôte, le chemin de Marie n’est que le
chemin de silence et de témoignage de la communauté primitive, jusqu’à ce que
la tradition nous parle de la sereine Dormition de Notre Dame et de sa
glorieuse Assomption dans les Cieux. Ici nous sommes en face de la plénitude du
mystère de Marie : Sa Pâque.
Le mystère de l’Assomption de Notre Dame est
essentiellement un mystère d’espérance, avant tout parce qu’il nous enseigne à
regarder – et à désirer ardemment – ce qui est définitif. Notre monde a besoin
d’espérance ; mais d’une espérance qui le mette en route vers ce qui est
pleinement bon, vers la jouissance de Dieu, vers la communion inaltérable et la
rencontre, vers la construction d’une société définitivement nouvelle, vers la
possession du ciel nouveau et de la terre nouvelle où habitera la justice.
Marie accompagne notre chemin d’espérance vers la
rencontre du Seigneur. Nous avons la certitude qu’elle nous donne constamment à
Jésus, qu’elle nous aide à découvrir quotidiennement Son visage et à nous
appuyer sur sa fidélité, qu’elle nous prépare en vue de la rencontre et qu’Elle
nous montrera, à la fin de notre pèlerinage, le Fruit béni de Son sein.
– Oraison :
Marie, mère de l’Eglise et notre Mère, nous Te confions
notre vie, afin que nous soyons de joyeux porteurs de l’espérance en notre
monde. Nous te confions notre mort, afin qu’elle soit une joyeuse naissance au
Ciel dans Tes bras et ceux de Jésus, le Christ Notre Seigneur. Amen !
Prions : une dizaine de chapelet au intention de
Marie.