Nous lisons dans l’histoire qu’un saint prêtre rencontra un jour un chrétien, qui était dans une appréhension continuelle de succomber à la tentation. « Pourquoi craignez-vous ? lui dit le prêtre. Hélas ! mon père, lui dit-il, je crains d’être tenté, de succomber et de périr. Ah s’écrie-t-il en pleurant, n’ai-je pas lieu de trembler, si tant de millions d’anges ont succombé dans le ciel, si Adam et Ève ont été vaincu dans le paradis terrestre. (…) Mais, mon ami, lui dit le saint prêtre, ne savez-vous pas que le démon est comme un gros chien à l’attache, il aboie et fait grand bruit ; mais il ne mord que celui qui s’approche de trop près. Ayez confiance en Dieu, fuyez les occasions du péché, et vous ne succomberez pas. Si Ève n’avait pas écouté le démon, si elle avait pris la fuite dès qu’il lui parla de transgresser les commandements de Dieu, elle n’aurait pas succombé. Lorsque vous serez tenté, rejetez de suite les tentations, et, si vous pouvez, faites dévotement le signe de la croix, pensez aux tourments qu’endurent les réprouvés pour n’avoir pas su résister à la tentation ; levez les yeux vers le ciel, et vous verrez la récompense de celui qui combat ; appelez votre bon ange à votre secours, jetez-vous promptement entre les bras de la Mère de Dieu, en réclamant sa protection ; vous êtes sûr d’être victorieux de vos ennemis, et vous les verrez bientôt couvert de confusion. Si vous succombez, mes frères, cela ne vient donc que de ce que nous ne voulons pas prendre les moyens que le bon Dieu nous offre pour combattre. Il faut surtout être bien convaincus que, de nous-mêmes, nous ne pouvons que nous perdre ; mais qu’avec une grande confiance en Dieu, nous pouvons tout.