Vingtième dimanche du temps ordinaire

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson »
Dans la messe, la re-présentation sacramentelle du sacrifice du Christ couronné par sa résurrection implique une présence tout à fait spéciale que — pour reprendre les mots de Paul VI — « on nomme ‘réelle', non à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas ‘réelles', mais par antonomase parce qu'elle est substantielle, et que par elle le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier. » Ainsi la doctrine toujours valable du Concile de Trente est proposée de nouveau : « Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son sang. Ce changement, l'Église catholique l'a justement et exactement appelé transsubstantiation. » L'eucharistie est vraiment « mysterium fidei », mystère de la foi, qui dépasse notre intelligence et qui ne peut être accueilli que dans la foi, comme l'ont souvent rappelé les catéchèses patristiques sur ce divin sacrement. Saint Cyrille de Jérusalem exhorte : « Ne t'attache donc pas au pain et au vin comme à des éléments naturels, car selon la déclaration du Maître, ils sont corps et sang. Il est vrai que c'est ce que te suggèrent les sens ; mais que la foi te rassure »... Devant ce mystère d'amour, la raison humaine fait l'expérience de toute sa finitude. On voit alors pourquoi, au long des siècles, cette vérité a conduit la théologie à faire de sérieux efforts de compréhension. Ce sont des efforts louables, d'autant plus utiles et pénétrants qu'ils ont permis de conjuguer l'exercice critique de la pensée avec la foi vécue de l'Église… Il y a tout de même la limite indiquée par Paul VI : « Toute explication théologique…doit maintenir que, dans la réalité elle-même, indépendante de notre esprit, le pain et le vin ont cessé d'exister après la consécration, en sorte que c'est le corps et le sang du Seigneur Jésus, si dignes d'adoration, qui sont réellement présents devant nous. »