« Tu es...le
Fils du Dieu vivant »
Le
Seigneur avait demandé : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce
que disent les hommes ? » Assurément, la vue de son corps manifestait
le Fils de l'homme, mais en posant cette question, il faisait comprendre qu'en
plus de ce qu'on voyait en lui, il y avait autre chose à discerner... L'objet
de la question était un mystère où devait tendre la foi des croyants.
La
confession de Pierre a obtenu pleinement la récompense qu'il méritait pour
avoir vu dans l'homme le Fils de Dieu. « Bienheureux » il l'est, loué
pour avoir étendu sa vue au-delà des yeux humains, ne regardant pas ce qui
venait de la chair et du sang, mais contemplant le Fils de Dieu révélé par le
Père céleste. Il a été jugé digne de reconnaître le premier ce qui dans le
Christ était de Dieu. Quel fondement qu'il a la chance de donner à l'Église, au
titre de son nom nouveau ! Il devient la pierre digne d'édifier l'Église,
de façon qu'elle brise les lois de l'enfer... et toutes les prisons de la mort.
Bienheureux portier du ciel à qui sont remises les clés de l'accès à
l'éternité ; sa sentence sur terre fait d'avance autorité au ciel, en
sorte que ce qui a été lié ou délié sur terre l'est aussi au ciel.
Jésus
ordonne encore aux disciples de ne dire à personne qu'il est le Christ, car il
fallait que d'autres, c'est-à-dire la Loi et les prophètes, soient témoins de
son Esprit, tandis que le témoignage de la résurrection est propre aux apôtres.
Et comme la béatitude de ceux qui connaissent le Christ dans l'Esprit a été
manifestée, est manifesté à son tour le danger de méconnaître son humilité et
sa Passion.